Archives de mars, 2008
Il semblerait que ce soit compromis pour l’expédition Muraille de Chine demain : la pluie est de la partie. Ca a pissé toute la journée, première fois depuis le début du séjour (on avait eu des petites pluies mais pas une journée entière). Le résultat, c’est que demain, soleil ou non, le sol sera complètement humide, et quiconque est à peu près familier avec les reliefs de la Grande Muraille comprendra que non, ça va pas être possible. A moins de vouloir se la jouer sports d’hiver sur caillou mouillé.
Tiens puis en passant j’en profite pour annoter l’article précédent : ce n’est pas parce que le rythme des découvertes se ralentis quelque peu que je ne m’amuse pas toujours autant. Je commence à croire qu’il est impossible de se faire chier dans ce pays. Peut-être que le fait de pour une fois vraiment se sentir étudiant joue dans l’équation. Mine de rien, la plupart de notre quotidien tourne autour de la fac et des environs, et même si on ne vit pas sur le campus, on a un bon rythme estudiantin… Par moment je me sens comme dans une série, sur un campus à l’américaine, avec des gens de tous les horizons…
Niveau sensation, un des trucs les plus grisants ici, c’est de prendre le métro – évidement. Mais non pas dans le métro en lui-même, mais les couloirs et quais de métro. Quand tu avances avec ta tête et tes habits d’européen dans une foule uniforme et dense de chinois et chinoises. Tu marches au même rythme qu’eux, comme eux, à égalité, mais avec toujours la petite pensée d’être un « étranger ». D’une minute à l’autre, être entouré de cette foule te fais te sentir enfin partie du monde, comme si le fait d’être 10, 100, 1000 faisait que ouais, là, ça peux donner. Et la demi-seconde d’après, tu te dis que d’un certain côté, au milieu de ça, t’es que dalle. Tu disparais, ça touche quoi, 50, 100 personnes ? Ici nous sommes 1 322 000 000 personnes.
[No Dreams]
Ouais je sais, je donne plus de nouvelles. C’est que nouvelles il y a peu vous voyez. Depuis quelques jours, je sens que ça commence à stagner un peu, et c’est pas agréable. Pourtant, il y a deux semaines encore, c’était la grosse éclate et les grosses découvertes. Il faut croire que juste après ça, plus rien.
Il y a deux semaines donc, reprenons, parce que ça vaut le coup. Pas le week-end précédent, mais celui d’avant encore. J’avais abandonné mon récit au moment de partir au marché coréen, un marché qu’il est bien pour plein de raisons, mais qui reste un marché, et par extension c’est pas super interessant. Ce qui l’est, c’est le lendemain, quand, ne sachant que faire, je décide de reprendre de mon leadership légendaire pour mener la coloc’ et autres amis dans le quartier des Hutongs.
Les Hutongs, ce sont ces quartiers préservés de pékin, sorte de musée protégé en plein air et pas payant. Alors, c’est clair que le fait que ces quartiers soient un peu trop bien délimités et trop bien aménagés (des chiottes tous les 100m, je savais pas que les chinois pauvres aimaient autant les toilettes) faussent un peu l’impression d’être dans un truc vraiment typique, une fois cette pensée mise de coté, on se retrouve vraiment dans un quartier à l’ancienne.
En fait, c’est grosso modo ce dont on s’attends quand on dit « je pars en Chine ». Pas de batiments de plus de 5 mètres (hotels mis à part), des arbres, une architecture chinoise bien comme il faut, des taxis et des vélos partout, des petits marchants, plein de boutiques, et ça vie quoi. C’est un peu le petit village gaulois quand le reste de Pékin est envahis par les Romains. Exit les rues immenses, exit les buildings immenses à perte de vue, exit les gros bus et les bouchons… Le clash, clairement. Un quartier super agréable en somme, et qui donne vraiment un peu de repos en comparaison à la tension ambiante dans la majorité de la ville. Et puis… c’est le seul endroit où j’ai vu des oiseaux. C’est dire.
Depuis cette visite du magique et déjà culte quartier des Hutongs, les cours ont repris la semaine dernière, normalement. Et ce week-end, on n’a quasiment rien fait… rien de marquant en tout cas, puisque je ne me souviens de rien de particulier… On est maintenant mercredi, plein milieu de semaine donc. Putain j’ai l’impression qu’on stagne, que plus grand chose ne bouge. Toujours les mêmes marchés, les mêmes endroits, la même routine tous les jours, plus trop de découvertes, ni de gens, ni d’endroits. J’aurai dû m’attendre à ce que l’activité retombe…
Va falloir qu’on reprenne ça en main. Ca devrait aller, ce week-end, on part déjà en expédition pour la Grande Muraille toute la journée de samedi. Au programme, 5°C dans l’air, et du vent.
[No Dreams]
Pas de scoup, ici c’est toujours autant la folie, toujours autant plein de choses que j’oublie déjà.
La semaine passée, le week-end salvateur est enfin arrivé. Mine de rien, les semaines sont assez chargées, avec les cours de chinois le matin, et les cours de business l’aprem… On a pas mal de boulot, avec environ 15 nouveau mot, et donc les sinogrammes associés. Ca parait peu, mais quand il faut apprendre le mot, sa traduction, comment il se prononce, et surtout comment il s’écrit, c’est assez long. Mais jusque là je m’en sort pas trop mal. Ce qui est super appréciable, c’est qu’on avance quoi. Tous les jours (ou presque) quelque chose de nouveau, et si ce n’est pas forcement du vocabulaire dont on a besoin au premier abord, au moins on avance. Et l’amélioration se fait sentir une fois lachés dans les rues. Les cours de business quant à eux sont assez classiques. Une grande salle, des élèves, un prof qui brode autour de son magnifique Point Puissant. Plus ou moins interessants/chiants/endormants en fonction du prof, comme partout autour du monde.
Le reste du temps, hé bien le reste du temps c’est resto (bah ouais en se levant à 7h, et en rentrant à 18h, ca laisse pas énormément de marge). D’ailleurs dans la semaine on est allé dans un resto « à l’européenne », et oh my godness, j’ai eu l’impression de redécouvrir la viande. Tu sais, juste la viande, sans sweet & sour, sans plein de piments, sans une sauce indéterminée, bref, de la viande que au premier coup d’oeil tu sais ce que c’est, ce qui n’est pas donné avec les plats chinois. Je ne sais pas si c’est le manque de ce mois passé sans se mettre de la viande rouge pure et simple sous le palet qui a rendu l’experience encore plus appréciable, ou si la viande était juste tout simplement délicieuse, mais j’ai pris un pied fou. Et oui, dans ce genre de situation, on a des plaisirs simples, genre manger de la viande. D’ailleurs ca fait quelques jours que j’ai une envie de vin et de champagne… Hé on oublie pas d’où on vient.
Hier soir on a festoyer histoire de fêter le retour du week-end. Resto tibétain, avec viande de yack et tout, entre amis (une petite cinquantaine de personnes), puis boite de nuit. Mais boite de nuit à la pékinoise, pas les boites pourries de notre beau pays. Parce que autant niveau distilation de grappes, on s’en sort comme des dieux (en témoigne l’horrible vin argentin qu’on a essayé l’autre jour), autant niveau festoyage dans lieux confinés, c’est pas trop ça, croyez moi. Y’a comme un gros gap entre ce qu’y peut se voir ici, et les boites parisiènnes. Oui oui, le Queen c’est un truc de gay à coté (ouais ok blague facile). Ici c’est plus du genre 18 salles, 200 000 personnes par mètre carrés, des étages à foisons, des coins à ambiances toutes différentes (dancefloor, lounge, bar, etc…), et niveau déco c’est Maison Modèrne fois dix. Je vous balance des photos dès que j’en ai des potables.
Bon allez, je vous bisoute, on va aller au marché coréen… on verra ce que ça donne.
[No Dreams]
Juste parce que c’était trop beau pour ne pas le partager avec mon beau blog et ses beaux lecteurs et lectrices.
So, what is China like for you ? North Korea ? Cuba ?
In China, Governement is everything.
There is one main rule here : Study hard to access success.
The question is « Who will be the leader of the new world economy : China, or The States ? »
Most of you… appreciate democracy. China does not have the culture of democracy. Here, people tell you : « Do not try to challenge authority, just follow (the rules) ». This is the chinese culture.
[No Dreams]
Un mois déjà. Un mois et 4 jours, pour être exact. Et il n’en reste plus que quatre. Depuis le début de cette semaine, tout s’accélère, le temps, la vie, les découvertes, tout. Je traine toujours autant avec les Américains, qui sont toujours aussi sympas, ouverts, curieux, géniaux, et j’en passe. Je pense juste maintenant que tout devrait commencer à se décanter les affinités vont faire leur travail, et des plus petits groupes vont se former, parce qu’aller dans des restaus à 22, c’est un peu dur… Je ne sais pas quoi vous raconter… Il se passe tellement de choses, en fait c’est plus une accumulation de pleins de petits détails et moments supers qui font que les journées défilent comme des folles, et qu’on se couche quasiment tous les soirs crevés. Crevés, mais heureux.
Je pense passer à un rythme plus normal de blogging. Fini les récits quotidiens, le premier mois passé, je pense que vous êtes assez dans le bain pour vous imaginer mon quotidien. Il est temps maintenant de se détacher de la routine, pour vous faire ressortir la fameuse substantifique moelle, ces fameux moments géniaux, aussi uniques qu’éphémères. J’aimerai tellement pouvoir écrire, graver en live, pendant que ca se passe, toutes ces souvenirs qui s’évaporeront, et s’évaporent déjà de ma mémoire.
L’expérience est géniale et unique, elle change tout le temps, et ne fait que s’amplifier en ce moment… Du coup, j’ai une soif de découverte d’autant plus forte, une soif de faire plein de choses, de partager plein de choses, de pro-fi-ter. Désormais, je crois que je ne compterai plus dans le même sens : Ca ne fait pas un mois que je suis là, c’est plutôt qu’il ne me reste plus que quatre mois ici. Le temps nous est compté.
[No Dreams]