[Nice Dream]

Archives de juillet, 2008

Just A Ride

le 21 juillet 2008 à 21 h 33 min dans In my world

Le gentil shuffle des premiers jours est passé, ça va mieux. C’était quand même super étrange, se retrouver dans ce monde, dans ces rues. J’aurais mis quelques jours, mais je retrouve une activité normale de Perco made in France en vacances, c’est à dire pas grand-chose, mais au moins c’est plus tout étrange autour de moi. L’impression d’être dans un décor de ciné, complètement spectateur de ce qu’il se passe, genre un espèce de corps vide et flottant. Pas de la nostalgie, pas de regret d’être parti, du moins pas trop, mais vraiment l’impression que rien ici n’est réel, et cette éternelle question qui tourne et tourne dans ma tête « Mais putain, qu’est ce que je fout là ? ».

Allez, tout cela est fini. Ca va mieux, j’ai pas mal de choses à faire, j’ai les moyens pour y arriver, et ça me donne un semblant de route à suivre. C’est agréable.

Le premier soir de mon retour, mes parents m’ont fait la surprise… j’ai vu débarquer quasiment tout mes amis proches en moins d’une demi-heure. Louise (ma Louise) Jo, Ludo, Mike, Greg, Joël, merci à vous tous d’être venu. Je sais que j’étais peut-être (nan en fait c’est sur) un peu dans les vapes, mais c’était super. Juste inespéré, inattendu, et un peu surréel… Et puis mes parents m’ont offert ma nouvelle voiture, encore une truc inattendu, en tout cas pas comme ça. Du coup, j’ai une nouvelle Stella, exactement la même voiture que j’aimais tant, juste la couleur qui change, et la rend plus classe, plus mature. Que de l’improvement quoi. Stella ».

Un bout de soirée au Sister May, quelques soirées avec les gens (ce qui inclut des crêpes, du poker, et du PES), ma soeur qui est remontée de Toulouse pour venir me voir, un petit repas en famille pour les 30 ans du frère, enfin, la vie reprend sont court, et même si ça ne transparait pas forcement sur mon visage sur le moment, c’est diablement bon. Simple, mais ça m’avait manqué. Je pense qu’après les six mois que j’ai vécu, un peu de simplicité et un petit retour au source, ça ne peut qu’être bon.

[1 Dream]

Lost In Translation

le 18 juillet 2008 à 11 h 03 min dans In my world

Back to my world.

Je ne pensais vraiment pas que ce que tout ce que les gens qui ont eu la même expérience avant nous aurait raison sur ce point là. Le retour, c’est un truc méga concept, jamais je ne m’étais senti comme ça. Comme si je connaissais toutes ces images que je vois, mais que cela parait irréel, comme si tout n’était qu’un gros décor de cinéma. Les couleurs ne sont pas les mêmes, les bruits sont différents, les gens, tout. Et tout me parait faux, j’ai pas d’autre mot pour expliquer ça.

Le jour du retour a été… je pense que je devrait dire « magique », mais malheureusement je ne peux pas. C’était superbe, et tellement inattendu, et même inespéré, mais à la fois, et je pense que tout le monde l’a vu, j’étais complètement pommé. Je suis complètement pommé. Je ne sais pas exactement ce que je suis sensé faire, c’est comme partir de 6 mois de quelque chose de fou unique intense, et arriver dans un truc connu mais étranger, et où au final, tu n’as pas grand-chose à faire, vacances obliges. Et t’es sensé, sans transition aucune, te remettre en mode vacances, j’imagine comme l’année dernière ou celle d’avant.

Sauf que c’est pas du tout ça dans ta tête. Je sais pas ce que je doit faire, ce que je suis sensé faire peut-être. C’est une sorte de choix entre essayer de continuer et de retrouver un rythme en conservant ce que je suis devenu au cours de ces 6 mois, ou alors tenter de revenir à ce que j’étais avant. Je ne sais pas ce qu’il faut que je fasse, Je suis un peu perdu ces jours-ci…

Je crois que ce qui me fait le plus peur, c’est mes relations avec les gens… que ce soit ma famille ou mes amis. J’ai peur qu’avec le temps qui a passé, et l’espace qui nous a séparé, on est évolués par des chemins différents, ou que l’un ai changé et pas l’autre… et qu’au final ça ne puisse plus coller.

J’ai peur de ce que l’on attends de moi, des questions que les gens se posent. J’ai l’impression qu’il faut que je colle à l’image que les gens ont de moi, mais je ne sais plus si je suis le même qu’avant de partir. Et je ne peux pas honnêtement trahir ces 6 mois, et simplement envoyer se faire foutre tout ce qui a changé.

C’est pas clair du tout ? Pourtant c’est qu’il y a dans ma tête. Je crois que je suis un peu pommé. Comme si ici c’était mon monde à moi, mais que peut-être je n’y correspond plus.

[No Dreams]

Air

le 16 juillet 2008 à 7 h 32 min dans In my (chinese) world

Cette fois-ci, c’est no turning back. Je suis dans l’avion du retour, après quelques bonnes galères à l’aéroport de Beijing, où j’ai dû vider entre 10 et 15kg de dongsi (affaires) sur le tarmac, histoire que ces gentils messieurs dames du check-in obtienne un gros bébé de 23,2kg, et non pas… près de 35kg. Tout ca pour embarquer dans un avion où un bon cinquième des places ne sont pas prises… bref.

C’est super bizarre, comme vous vous en doutez, d’en être là au bout de tant de temps passer à l’autre bout du monde. Je ne sais plus très bien à quel monde j’appartiens. Nos deux meiguos (américains) favoris nous ont accompagné à l’aéroport, et les aux-revoir, s’il n’ont pas été facile, ah bah ouais, ce serait trop simple, n’ont pas été aussi terrible que ce que je pensais pour moi. J’ai en tête mon retour de Chine de mon voyage d’Avril 2004, où là, oui, on pleurait tous dans l’avion.

Sauf que là, c’est 2004 puissance 10, 20, 30, 40, et je n’ai pas été plus ému que ça… Je ne sais plus vraiment ce que je pense de tout ça, c’est flou, ca va vite, et j’ai l’impression d’être spectateur et de subir un truc qui, quoique je fasse, devait bien arrivé un jour. J’ai bien ça dans la tête, et c’est ce qui me permet de la garder plus ou moins froide. Si on met de côté mes sinus qu’ont envie de se la jouer bombe nucléaire à cause de la crève que j’ai chopée à Shanghai et de l’altitude.

Le pire aura été le taxi Jia Ming Tong Cheng –> Beijing Feijichang. Il est tôt, tu viens à peine de rendre les clefs de ton appart, la veille t’as essayer tant bien que mal de foutre 6 mois de ta vie dans une putain de valise, et le seul truc que tu te dis, c’est que ouais, encore une fois, et ça fait pas l’ombre d’un doute : Il faut que tu reviennes. « We have to go back » j’ai envie de dire. Et t’as juste des centaines d’images qui défilent dans ta tête, sans déconner c’est ce qu’il m’est arrivé, j’ai ouvert la fenêtre du taxi, le vent pollué dans le visage, les yeux qui se ferment, et tu vois des gens, des endroits, des moments, et mes souvenirs ont bel et bien défilés devant mes yeux.

C’est cliché, mais oui, ma vie ici est morte, et il va falloir rechanger de cadre, rechanger de rythme, et allez vers un truc, qui maintenant, me paraît tellement loin de ce que je connais. Et c’est pourtant la vie que j’ai eu les quelques 20 premières années de ma vie. C’est un énorme arrache-coeur d’écrire ces mots maintenant, mais… je rentre à la maison.

NB : J’ai conscience que tout ça n’a pas forcement de sens pour vous.

[2 Dreams]

When I Disappear

le 12 juillet 2008 à 11 h 17 min dans In my (chinese) world

Nan, c’est bon, je vais juste prendre un doliprane et rester à l’appart. C’est pas que j’ai pas envie de sortir, d’aller “boire un coup”, ou plus, mais je n’y trouve plus trop de sens. Déjà que ça n’en avait pas beaucoup pour moi, alors maintenant… Tout le monde me dit “allez, les derniers jours, profites à fond, hein”, mais ce que les gens savent pas forcement, c’est qu’ici tout est déjà fini depuis quelques temps. La plupart des gens sont repartis, les cours se sont terminés, et les étudiants ont été remplacés par des hordes, et quand je dis des hordes, c’est des putains de hordes de touristes, partout, partout. La parenthèse s’est déjà refermé, et je sais plus vraiment pourquoi on est encore ici.

La ville est toujours aussi belle, surtout sous ce ciel bleu et ce grand soleil, mais rien n’est plus pareil sans l’ambiance étudiante, sans le rythme de vie étudiant, et sans les étudiants eux-mêmes. Alors je sais, il faudrait que je profite encore de ce qu’il me reste de gens ici, et de temps ici, mais je crois que j’ai tout simplement perdu cet optimiste. Si il y a quelques jours, ce vous aurait dit que jamais je n’aurais voulu que ça s’arrête, je suis maintenant indifférent au fait de rentrer. Je pourrais tout aussi bien continuer ici, ou rentrer, ou ni l’un ni l’autre, je sais pas. Quoiqu’il en soit, fallait s’en douter, mais je serai juste éternellement nostalgique de ce semestre en Chine, nostalgique d’un truc, qui pour moi, à déjà disparu. Même si je suis encore ici, tout est plus ou moins fini depuis quelques jours.

Alors ouais, on fait une dernière fois les malls, une dernière fois tel ou tel endroit, une dernière fois ce bar ou cette boite, mais je sais très bien que les dernières « vraies » fois sont déjà passées. Là, c’est pour la forme, la beauté du geste. Pour se regraver certains trucs dans la tête, garder des souvenirs. Tout en sachant très bien que les souvenirs qu’on va garder d’ici, ce sont pas ces aux-revoir là.

Aujourd’hui je suis allé au Summer Palace avec François. C’est superbe comme endroit. Surblindé de touristes aussi. C’est peut-être un peu snob, mais je ne me vois pas comme eux. Je pense qu’on a eu une relation privilégiée avec ce pays, et je ne crois pas que ces gens soient capables de voir la Chine avec le même regard que nous. Ou peut-être suis-je simplement jaloux d’un pays que j’ai envie de garder pour moi, mes amis, et mes proches. J’ai comme l’impression que tout ces touristes ne le mérite pas, et qu’il ne savent pas apprécié le temps passé ici. Du moins pas autant que nous. Ils courent avec leurs appareils photos, pris dans les rouages de l’industrie, et font des milliers d’exemplaires des mêmes photos.

Alors non, ce n’est pas la dépression suprême, je ne suis pas en train de larmoyer sur mon clavier, et je ne passes pas mes journées roulé par terre entre deux tranches de jambon en attendant qu’un touriste allemand me bouffe tout cru pour enfin en finir avec mes tourments. J’essaie juste d’être réaliste, c’est la fin, et ça personne peut rien y faire, ni me contredire. Pas de quoi dramatiser, mais j’ai juste, et c’est normal, un bout de moi qui répète en boucle « et oui mon gros, c’est fini, héhéhé, t’es deg ». Bah ouais.

Putain cette vie va me manquer.

[No Dreams]

The Shanghai Trip

le 10 juillet 2008 à 11 h 10 min dans In my (chinese) world

J’aurais quand même fait un petit paquet de voyage en Chine. Guilin, la Mongolie, Xi’An (bon pas cette année m’enfin), et maintenant Shanghai. Deuxième fois que j’allai foutre les pattes là-bas moi. J’en avait pas vraiment un souvenir super marquant à vrai dire. Mon avis à bien changé. Purée Shanghai… c’est de la folie. Rien à voir avec Beijing, rien à voir avec n’importe quel autre endroit de la Chine. La France, c’est varié, mais alors la Chine elle te bas du record mondial là. Pas un des endroits que j’ai fait ressemblait à un autre.

Faudra m’expliquer, parce qu’ai encore quelques petits soucis à comprendre, comment c’est possible, en un petit week-end rallongé, de rassembler autant de choses aussi inouïes.

L’une des meilleures soirées de ces 6 mois, au MT3, une boite… hé bah les boites pour Chinois à Shanghai, c’est juste de la folie : super musique, superbes danseuses, super ambiance, et des shows toutes les deux minutes. Entre les Temas derrière le bar, les barmans qui jonglent avec des bouteilles en feu, les danseuses au corps que whaaaaooou qui dansent partout dans tous les recoins de la boite, la musique electro que jamais j’aurai pu penser apprécier de la musique en boite, sauf depuis le GT Banana et maintenant le MT3. Enfin tout y était, et c’était une hell of a soirée.

Nan puis le lendemain soir on a quand même pris deux bouteilles de champagne dans le plus haut bar de Chine, au 87e étage de la Jin Mao Tower. Je ne sais pas combien de mètres de hauteur pour l’endroit le plus classe qu’il m’ai été donné de voir avec mes petits yeux. Tellement fin, bien pensé, beau, et puis deux bouteilles de champagne rosé, c’est un tel plaisir… le moment le plus snob de notre voyage, mais un peu de finesse, de classe, c’est tellement bon.

Ah et ouais, je vous ai pas raconté, comment out of nowhere, je sais toujours pas comment, je me suis retrouvé à un endroit où j’étais venu il y a quatre ans, mais dont je ne me souvenais plus du tout. On marchait, et puis j’ai reconnu un bâtiment… puis deux, et peu à peu, ce n’était plus ça que je voyais, mais ce jour de pluie où j’étais venu ici, avec tous les gens du voyage en Chine d’Avril 2004. En plus d’être dans en endroit superbe, il y a plein de superbes souvenirs qui me sont revenus, et avec le temps qui à passé, ce n’était (enfin) plus de la nostalgie, mais juste un grand sourire sur mes lèvres, et la pensée que oui, c’était génial, mais que les souvenirs en sont d’autant plus beau. Et ca me suffit maintenant.

On a fini par Hanzhou, une ville à 1h30 de train de Shanghai. Petites journées de détente autour du lac, entre les arbres et l’eau, avant de revenir à Beijing… affronter la dure épreuve des derniers jours en Chine. Je ne sais tellement pas à quoi m’attendre devant moi… Allez, on s’est bien démerder jusque là, après tout.

[No Dreams]