[Nice Dream]

The Big Race : en route pour Xi An

Posté le 5 avril 2008 à 11 h 27 min dans In my (chinese) world

Tout commence très simplement, par notre départ de notre appartement, en direction de la Gare de Pékin. La belle, grande, et magnifique Gare de Pékin, mais avant d’y arriver, bien des périples nous attendent. Des allées de métro, les bruits de pas des chinois qui tambourinent sur les marches en carrelage, résonants selon un rythme quasi militaire, les odeurs aussi différentes qu’inégalement agréables (ou désagréables, c’est selon)… Bref, en fait ce n’est ni plus ni moins qu’un petit tour dans le métro pékinois, mais c’est chaque fois une aventure plus grande.

Nous retrouvons l’air libre en la Gare de Pékin, sur une grande esplanade faisant office de hall. Nous sommes les deuxièmes à arriver, et il nous reste encore à attendre quelques personnes… Pendant ce temps, l’une de nous, Lihan, part en éclaireuse histoire de repérer à quel quai notre train nous attends. Quelques minutes passent, et un coup de fils retenti : Lihan… euh, il semblerait que notre train ne soit pas là. Où plutôt, il est bel et bien à Pékin, mais à la Gare Ouest de Pékin. Ouest ? Ah ouais, pour aller à l’ouest de Pékin, faut peut-être partir de l’ouest de Pékin… Super, on est pas à la bonne gare… et notre train est dans ?… 40 minutes. Ok, super. TAXI !

Sauf que loose oblige, le premier taxi hélé nous rétorque qu’il veut bien nous emmener… pour 100 Yuan (un trajet en taxi coute 30 ou 40 max). Ok, suivant, qui ne daigne même pas s’arrêter, comme deux ou trois de ses confrères… Youpi, l’horloge tourne et on a toujours pas bougé. On arrive enfin à chopper un tacos, et à ce moment là on est rejoint par Louis et Benji qui viennent à peine d’arriver par le métro. On se met donc en route vers l’ouest de Pékin, le taxi nous répétant que pour arriver à temps, ça va être très, très chaud, voire impossible…

Et pourtant, il a donné tout ce qu’il avait : quelques kilomètres du périph’ passés sur la bande d’arrêt d’urgence, warning tout feux sortis, et main sur le klaxon. Celui là à bien mérité son pourboire. On arrive malheureusement trop tard pour le premier train, et le second part quelques… 4 minutes après. On ne court même pas, résignés, et on arrive dans le hall de la Gare OUEST de Pékin… Nos trains sont encore affichés, je cours vers les waitings rooms… les queues sont vides, nos trains sont déjà partis. Dans les dix minutes qui suivent, tout le monde arrive peu à peu à la gare.

On part en expédition vers le Ticket Office pour voir ce qu’y est possible, remboursement ou échange… Sauf qu’on est en Chine, vous vous doutez du résultat. On sort dans la gare, et une petite demi-heure plus tard, on est rejoint par Anthony, notre pote qui bosse dans une agence de voyage, et qui avait arrangé le voyage. Il nous dit qu’il reste une solution… : Monter dans le train de 21h, avec les tickets de ceux de 18h. Pas super confiants sur l’issue de la tentative, on décide d’essayer quand même.

On se retrouve donc quelques minutes plus tard dans la waiting room du train de 21h… La queue avance, et on peut très bien voir qu’ils vérifient les tickets… La pression monte, et on arrive enfin au guichet. François, qui avait un vrai ticket pour le train de 21h, passe devant. Je le suis, cachant du mieux que je peux ce qu’il y a écrit sur mon ticket… et je passe. 2/9. Seulement, ce qui devait arriver arrive, et le mec se rends compte de la fourberie. Dans le rush, je dis à tout le monde de passer, et d’avancer dans le couloir, sans faire gaffe aux cris des chinois. François reste derrière avec les tickets pour s’expliquer… et au bout de 5 minutes d’attente et de suspens, il arrive !

Nous voilà sur le quai du 3ème train, il est là, à côté de nous. On y est arrivé. Plus rien ne nous sépare de Xi An maintenant. Du moins, c’est ce que je pensais. Il y a des vérifications à tous les wagons… On essaie de rentrer dans le wagon où François avait sa place, il passe, normal, et nous, ca bloque, normal. Après 20 minutes à jouer au con qui ne comprend rien au chinois, une femme parlant anglais arrive, et nous explique ce que nous savions déjà, mais faisions semblant de ne pas admettre… et ajoute qu’on peut aller au wagon 3 (à l’autre bout du quai donc), pour essayer d’avoir une place assise. Et là, c’est le rush.

Arrivés au wagon 3, l’entrée est beaucoup plus facile au niveau du contrôleur, mais bien moins au niveau de la densité humaine dans le wagon. C’est blindé, voire over blindé. On entre quand même, et se retrouve au bout de 3 mètres, bloqués entre 200 chinois, dans une chaleur folle et une odeur quasiment insupportable. Au bout d’une minute, nous sommes tous suants, au bord du malaise pour certains, la fatigue s’étant accumulée. Il faudrait faire 12 heures de train dans ces conditions pour arriver à Xi An. Je capitule en premier, disant tout haut ce que tout le monde pensait : impossible de faire 12 heure de train debout, dans ces conditions. Je sors du train… suivit par tous les autres.

Nous jetons tous l’éponge les uns après les autres, pour finalement décider de ne pas partir. Dernier coup de flippe pour faire sortir François du train avant qu’il parte, mais il descends à temps. Le train démarre, et commence son périple de 12 heures vers Xi An. Nous restons sur le quai, abattus. Nous n’irons pas à Xi An ce week-end.

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