When I Disappear
Posté le 12 juillet 2008 à 11 h 17 min dans In my (chinese) world
Nan, c’est bon, je vais juste prendre un doliprane et rester à l’appart. C’est pas que j’ai pas envie de sortir, d’aller “boire un coup”, ou plus, mais je n’y trouve plus trop de sens. Déjà que ça n’en avait pas beaucoup pour moi, alors maintenant… Tout le monde me dit “allez, les derniers jours, profites à fond, hein”, mais ce que les gens savent pas forcement, c’est qu’ici tout est déjà fini depuis quelques temps. La plupart des gens sont repartis, les cours se sont terminés, et les étudiants ont été remplacés par des hordes, et quand je dis des hordes, c’est des putains de hordes de touristes, partout, partout. La parenthèse s’est déjà refermé, et je sais plus vraiment pourquoi on est encore ici.
La ville est toujours aussi belle, surtout sous ce ciel bleu et ce grand soleil, mais rien n’est plus pareil sans l’ambiance étudiante, sans le rythme de vie étudiant, et sans les étudiants eux-mêmes. Alors je sais, il faudrait que je profite encore de ce qu’il me reste de gens ici, et de temps ici, mais je crois que j’ai tout simplement perdu cet optimiste. Si il y a quelques jours, ce vous aurait dit que jamais je n’aurais voulu que ça s’arrête, je suis maintenant indifférent au fait de rentrer. Je pourrais tout aussi bien continuer ici, ou rentrer, ou ni l’un ni l’autre, je sais pas. Quoiqu’il en soit, fallait s’en douter, mais je serai juste éternellement nostalgique de ce semestre en Chine, nostalgique d’un truc, qui pour moi, à déjà disparu. Même si je suis encore ici, tout est plus ou moins fini depuis quelques jours.
Alors ouais, on fait une dernière fois les malls, une dernière fois tel ou tel endroit, une dernière fois ce bar ou cette boite, mais je sais très bien que les dernières « vraies » fois sont déjà passées. Là, c’est pour la forme, la beauté du geste. Pour se regraver certains trucs dans la tête, garder des souvenirs. Tout en sachant très bien que les souvenirs qu’on va garder d’ici, ce sont pas ces aux-revoir là.
Aujourd’hui je suis allé au Summer Palace avec François. C’est superbe comme endroit. Surblindé de touristes aussi. C’est peut-être un peu snob, mais je ne me vois pas comme eux. Je pense qu’on a eu une relation privilégiée avec ce pays, et je ne crois pas que ces gens soient capables de voir la Chine avec le même regard que nous. Ou peut-être suis-je simplement jaloux d’un pays que j’ai envie de garder pour moi, mes amis, et mes proches. J’ai comme l’impression que tout ces touristes ne le mérite pas, et qu’il ne savent pas apprécié le temps passé ici. Du moins pas autant que nous. Ils courent avec leurs appareils photos, pris dans les rouages de l’industrie, et font des milliers d’exemplaires des mêmes photos.
Alors non, ce n’est pas la dépression suprême, je ne suis pas en train de larmoyer sur mon clavier, et je ne passes pas mes journées roulé par terre entre deux tranches de jambon en attendant qu’un touriste allemand me bouffe tout cru pour enfin en finir avec mes tourments. J’essaie juste d’être réaliste, c’est la fin, et ça personne peut rien y faire, ni me contredire. Pas de quoi dramatiser, mais j’ai juste, et c’est normal, un bout de moi qui répète en boucle « et oui mon gros, c’est fini, héhéhé, t’es deg ». Bah ouais.
Putain cette vie va me manquer.